Venise, bientôt le symbole du triomphe mondial de l’argent sale ? « Les Vénitiens savent que l’on finira par vaincre le virus, mais que les spéculateurs sont immortels et ont les moyens d’attendre », écrit Lidia Fersuoch, présidente d’Italia Nostra Venezia, association italienne de défense du patrimoine. « Venise s’attend au pire. Les processus négatifs en train d’effacer Venise vont s’accélérer. Des Vénitiens ont déjà reçu des mails d’investisseurs étrangers prêts à racheter leur appartement. » L’association des hôtels lance l’alerte : plus de 100 hôtels, dont un palace de 200 chambres, étaient déjà en vente en mai. Ils risquent de « tomber dans les mains de la criminalité organisée » par l’intermédiaire de « sociétés créées ad hoc pour recycler l’argent sale ». Les commerces et toute l’économie vénitienne, comme celle de la riviera de la Romagne, sont aussi sous la pression des « chacals criminels et mafieux », écrit le Gazzettino : des « propositions indécentes » menacent de baisser leur offre de moitié si l’on tarde à l’accepter. Le pire arriverait à l’automne, quand le désastre de la saison touristique sera avéré.
Les voleurs de santé
Le Covid-19 vient alourdir une situation déjà grave en Italie, où Transparency Italia a, sur 15 mois, repéré une malversation « sanitaire tous les trois jours », et évalue à 13 milliards d’euros par an gâchis et vols. De quoi financer pas mal de lits d’urgence et sauver bien des vies, déplore l’association qui réclame plus de transparence dans les nominations des dirigeants des établissements de santé et des hôpitaux.
De fait, dans tous les pays, des « voleurs de santé » sont à l’œuvre et les menaces, qui montent, dépassent le cadre de la santé et du to...