La thèse centrale de ce livre polémique est simple et y est exprimée avec force : à l’occasion de nombreux débats sur des questions économiques, les argumentations avancées font souvent fi d’une argumentation réellement scientifique et ignorent superbement les travaux validés selon des critères scientifiques usuels dans toutes les sciences (peer review, publication dans des revues à comité de lecture…). Ces argumentations valorisent des analyses non validées par un filtre scientifique effectif, ce qui dénature la qualité des débats. Au-delà, ces processus de validation en usage dans de nombreuses disciplines sont même présentés comme une approche qui valoriserait exclusivement une approche idéologique libérale de l’économie. Nos deux auteurs s’insurgent contre ces critiques en développant qu’elles sont elles-mêmes très idéologiques et portent une approche antilibérale, et qu’elles ignorent a priori volontairement les rigueurs et les exigences que l’approche scientifique devrait avoir en tous domaines. Et pour porter leur analyse, nos deux auteurs fournissent de multiples exemples dans des domaines extraéconomiques (Lyssenko dans l’URSS des années 1920 et 1930, les conséquences de la cigarette sur la santé, l’impact des activités humaines sur le climat…) ou économiques (les effets du SMIC [salaire minimum interprofessionnel de croissance], des 35 heures, des relances keynésiennes…).
L’auteur de ces quelques lignes doit confesser son total accord avec le débat de fond soulevé par les auteurs de l’ouvrage. Les questions économiques sont sérieuses. Les enseignements des travaux basés sur des approches scientifiques exigeantes et des méthodes de validation en usage dans toutes les autres disciplines scientifiques doivent être plus fortement va...
