La Terre a subi une série de transformations au cours de la nouvelle ère géologique dénommée Anthropocène et à laquelle Nathanaël Wallenhorst, un spécialiste des sciences de l’éducation, a consacré plusieurs ouvrages, et qui compromettent l’habitabilité de la planète. Il s’interroge dans ce nouveau livre sur la possibilité d’une prise de conscience de l’altération du « système Terre » qui permettrait d’y mettre fin, grâce à une alliance entre biologie et politique : une véritable mutation.
Dans son premier chapitre, l’auteur précise qu’il a trois objectifs. Il s’agit d’abord de combattre une erreur : celle commise par l’Homo œconomicus qui a privilégié, à l’époque moderne, la recherche de la puissance à tout prix, ce que les Grecs appelaient l’hubris, la démesure. Il souhaite, ensuite, réparer un oubli : rappeler que le vivant sur la Terre est un ensemble constitué par les humains et les non-humains, qui sont en interaction constante. Enfin, il souhaite faire des propositions pour restituer son rôle central au dialogue politique longtemps oublié. Le livre de la philosophe Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne [1], qu’il cite souvent, cons...