La première partie de cet ouvrage est consacrée à la déstabilisation de la sphère publique par la sphère privée dans le contexte de la transition numérique. Le constat des auteurs est sans appel : les équilibres entre les communs et l’appropriable sont remis en cause. Ainsi, Facebook (Meta) a investi l’identification des personnes avec les services de Facebook Connect. Nous avons recours à Google Maps ou à Mappypour nous orienter et nous déplacer,et dans les rues de nos villes, Mooviatraque les contrevenants aux règles du stationnement, tandis que la gestion des espaces publics est confiée à Toshiba, Cisco ou Huawei pour ne citer que les exemples de Lyon, Nice et Paris ou Valenciennes. Les cryptomonnaies menacent le privilège de battre monnaie, et les réseaux sociaux décident de ce qui est décent, quand ce n’est pas Apple qui se fait le champion de la défense de nos libertés en période de pandémie. De nouveaux standards s’imposent. L’informatique avait transformé l’administration publique de l’intérieur, désormais le numérique la recompose et la redimensionne depuis la sphère privée.
Mais il serait erroné de limiter ce phénomène à ses aspects techniques. Cette transition s’accompagne d’une évolution des esprits que ...