Turquie : défis et perspectives d’un acteur stratégique
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Souvent présentée comme le pont joignant l’Orient à l’Occident, la Turquie jouit d’une position géographique et culturelle tout à fait singulière. Forte de près de 75 millions d’habitants répartis sur les 780 000 kilomètres carrés ayant survécu au démembrement de l’Empire ottoman, elle a longtemps constitué « l’exception démocratique » en Asie occidentale puisque, peuplée à 98 % de musulmans, la République turque est dotée d’institutions laïques et parlementaires. Néanmoins, l’arrivée au pouvoir en 2002 de l’AKP (parti islamo-conservateur), son ancrage dans la plupart des institutions du pays et, plus récemment, le virage autoritaire pris par le président Erdogan, tout particulièrement suite au coup d’État manqué de juillet 2016, suscitent de plus en plus d’inquiétudes, notamment au sein de l’Union européenne. Si l’on ajoute à cela la guerre civile syrienne qui, par la frontière commune entre les deux pays, affecte directement Ankara – réfugiés, question kurde… -, on prend la mesure de l’importance de la Turquie dans le paysage géostratégique actuel et à venir. Didier Billion propose ici un panorama des nombreux défis qui se posent actuellement au pays, sur le plan à la fois intérieur (politique, économique) et extérieur ; ainsi que des perspectives qui en découlent.