En dépit de son titre (Les jeunes dans le monde), le rapport dont il est rendu compte ici porte essentiellement sur les “jeunes” en Europe Occidentale. Il n’en reste pas moins bien intéressant.
D’abord, quant à la définition de la “jeunesse”, catégorie sociale qui ne saurait être déterminée par les seuls critères d’âge. Selon MM. Le Bras et Préel, on y entre au moment de la puberté ; on en sort par deux portes : l’une “publique” (la fin des études), l’autre privée (lors de la naissance du premier enfant).
Ensuite, quant à sa durée qui ne cesse de s’allonger en raison, affirment les auteurs, de l’égalisation des sexes… Mais, à l’évidence, deux modèles apparaissent : le “nordique” dans lequel les jeunes quittent le domicile familial et entrent sur le marché de l’emploi plus tôt ; le “sudiste” au sein duquel ces deux éléments interviennent plus tard.
O. Galland et J. Gautié font toutefois remarquer que l’analyse, certes séduisante, est quelque peu simplificatrice : l’égalisation des sexes n’est qu’un aspect d’une égalisation plus générale des conditions d’insertion qui s’accompagnent cependant d’une différenciation des modèles de socialisation.
En outre, expliquent-ils, définir la jeunesse comme formant un ensemble homogène délimité comme le font MM. Le Bras et Préel est excessivement réducteur. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte s’opère au travers de différentes étapes dont la définition est plus complexe tant s’y mèlent différents attributs qui ne sont plus directement liés à l’âge.
La jeunesse en Europe. À propos du rapport « Les jeunes dans le monde »
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 196, mars 1995