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Du revenu minimum d'insertion au revenu minimum d'existence

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 177, juin 1993

Si l’instauration en décembre 1988 en France d’un Revenu Minimum d’Insertion répondait à une véritable urgence (la lutte contre la grande pauvreté résultant d’un chômage que l’on estimait conjoncturel), le dispositif – reconduit presque à l’identique en juillet 1992 – est sans doute aujourd’hui dépassé dans la mesure où, de toute évidence, la croissance économique, même lorsqu’elle intervient, n’entraîne plus comme jadis la création d’emplois et celle-ci, lorsqu’elle a lieu, ne permet plus d’endiguer le chômage.
Cette mesure en vérité a été adoptée à une époque aujourd’hui révolue durant laquelle on croyait encore au retour du plein emploi. Les temps ont changé, le moment est venu, selon C. Euzéby, d’y substituer un revenu minimum d’existence (RME) qui, dissociant le partage de la richesse nationale de l’emploi, serait versé à chaque individu de sorte que, assurant une redistribution plus efficace (et à chacun un matelas de sécurité), il permette un aménagement plus souple du temps de travail et du temps libre, le pari étant qu’un meilleur partage de l’emploi s’instaure alors quasi-mécaniquement.
L’instauration d’un tel RME, en faveur duquel plaide l’auteur, comme désormais un nombre croissant d’autres personnes, soulève toutefois un problème de financement, il est vrai, sensiblement différent suivant le montant auquel il serait fixé. Trois voies sont ici explorées par l’auteur, selon que l’on se contente de redistribuer différemment le produit des cotisations ou que l’on fasse appel à la création monétaire. L’auteur examine chacune de ces possibilités en même temps que les conditions dans lesquelles pourrait être progressivement instauré un tel RME sans que soit excessivement augmenté le prélèvement obligatoire.

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