Si l’on a souvent souligné le retard pris par la France dans le domaine de la réduction et de l’aménagement du temps de travail, M. Lallement montre malgré tout ici que la décennie 1980 aura été marquée par de nombreuses innovations menées au niveau des entreprises en matière de réorganisation du temps de travail.
Passant au crible plusieurs de ces expériences, l’auteur montre que si elles visent toutes à une plus grande flexibilité, elles diffèrent cependant assez fondamentalement selon les entreprises, la nature de leur activité et les contraintes qui y sont liées.
Promues essentiellement à l’initiative des employeurs pour des motifs d’ordre économique, l’auteur montre toutefois que ces expériences ne peuvent être conduites en faisant abstraction de la dynamique sociale des établissements et, finalement, du consensus dont elles peuvent faire l’objet : ainsi montre-t-il, prenant le cas de deux établissements automobiles, que la réorganisation du temps de travail a pu connaître des succès différents.
Cet article souligne le fait que la recherche de meilleures performances économiques est aujourd’hui le moteur principal du changement, mais aussi combien ce dernier est suspendu à la négociation sociale. Il illustre enfin parfaitement combien il est utile que les accords en la matière soient décentralisés et sélectifs.
L'organisation du temps de travail dans l'entreprise
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 165, mai 1992