Le groupe de recherche en gestion internationale des entreprises, L’Institut de Recherches Politiques et le Centre Sahel de L’Université Laval au Québec ont organisé, au mois de mai 1991, un colloque sur ” Le monde de l’entreprise informelle “. Une trentaine de spécialistes du Nord et du Sud ont ainsi pu confronter leurs points de vue sur les activités dites ” souterraines ” parce qu’elles échappent généralement à la comptabilité nationale et se développent en marge de la législation sociale et fiscale.
L’article ci-dessous rend compte des principaux enseignements qui se dégagent des documents de base élaborés pour ce colloque et des discussions auxquelles ils ont donné lieu. Il révèle l’ampleur et la nature de ces activités ” souterraines ” dans le monde, notamment en pourcentage du PIB et en volume d’emplois.
Sans doute, de telles estimations sont-elles discutables, le fait est néanmoins que les ordres de grandeur fournis ici témoignent du caractère éminemment relatif des statistiques officiels qui ne s’attachent qu’aux activités rémunérées – leur valeur monétaire ne fournissant qu’une idée approximative de leur utilité réelle – et aux emplois officiellement enregistrés faisant l’impasse sur toutes les autres formes de travail (notamment domestiques et informelles) qui, dans bien des cas, assurent une fonction de production et de régulation essentielle tant au plan économique que social.
Le monde de l'entreprise informelle. Économie souterraine ou parallèle ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 163, mars 1992