Du 1er au 12 juin 1992 se déroulera à Rio de Janeiro la ” Conférence des Nations Unis sur l’Environnement et le Développement ” (CNUED) : le ” Sommet Planète Terre ” ainsi dénommé pour désigner les enjeux planétaires liés aux menaces qui pèsent sur l’écosystème qui – on le sait bien dormais – ne sauraient être dissociés de nos modèles de développement et, a fortiori, des stratégies adoptées en la matière.
Cette conférence à laquelle devraient participer quelque 20 000 personnes et plus d’une centaine de chefs d’États ou de Gouvernement, ne sera-t-elle qu’une reprise de la première Conférence Mondial sur l’environnement tenue à Stockholm en 1972, à une époque où, reconnaissons-le, les problèmes d’environnement furent considérés comme un ” plus ” n’intéressant, au lieux, que les pays les plus développés ? Donnera-t-elle lieu, au contraire, à un véritable débat sur l’interdépendance environnement-développement permettant de dépasser le vieux conflit opposant les écologistes et aux économistes et à la production de recommandations allant un peu au delà de celles, à vrai dire un peu ” aseptisées “, du rapport Brundtland ?
Si l’on peut craindre, une fois de plus, que les vrais problèmes de gestion de ressources soient éludés, inversement Rio peut être l’occasion d’ouvrir le débat qui s’impose sur un ordre international et des stratégies de développemnt éminemment sujettes à controverser, sinon à des réels affrontements.
Au moment où vient de se réunir à Paris la Conférence des Organisations Non Gouvernementales qui doivent ” porter ” à Rio le point de vue d’une partie de la société civile, Serge Antoine – un des principaux pionniers des réflexions sur l’environnement, tant en France qu’au plan international -, aujourd’hui Conseiller spécial auprès de Maurice Strong, responsable de le Conférence de Rio, expose ici les principaux enjeux du sommet Planète Terre et ce que l’on peut attendre d’une Conférence dont la préparation donne lieu, dès à présent, à une forte participation des pays du Tiers-Monde et notamment de l’Amérique Latine, les États-Unis et le Japon se cantonnant, pour l’instant, dans une attitude de réserve apparente.
Les enjeux du sommet Planète Terre
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 160, déc. 1991