Pour André Gorz, il ne fait aucun doute que la révolution micro-électronique entraîne une économie nette de travail et de capital. Cette évolution du processus de production constitue une menace à la fois pour l’ordre public et l’ordre marchand. D’où l’idée, qui germe dans certains milieux politiques, d’accorder à tout citoyen un revenu garanti indépendamment du travail.
Mais au delà de ce principe général, André Gorz estime qu’il existe une différence importante entre la vision libérale du revenu garanti et la version de gauche. Il refuse un minimum garanti qui serait l’expression du salaire de la marginalité et de l’exclusion sociale, pour se faire l’avocat d’un revenu indépendant de la durée socialement nécessaire du travail. Le revenu social devrait être la contrepartie d’une productivité sociale et non pas une allocation-assistance.
Qui ne travaille pas mangera quand même
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 101, juil.-août 1986