La décision de compléter notre comptabilité nationale par un système particulier de comptes relatifs au patrimoine naturel (P. n.) a été prise par le Gouvernement à la suite d’un voeu formulé par le Comité d’Action pour la Nature et l’Environnement en février 1978.
La comptabilité du p. n. répond à une double motivation ou plus exactement répond à deux objectifs, l’un situé au niveau national, l’autre à celui des multiples organismes publics (administrations d’État, collectivités ou établissements publics) qui exercent une responsabilité en matière de p. n.
Au niveau national, il s’agit de contribuer à corriger cette erreur de perspective, dénoncée par beaucoup d’économistes philosophes en tête desquels Bertrand de Jouvenel, qui nous conduit à mesurer notre richesse sinon notre bien-être en fonction d’une seule donnée : le produit national. De toute évidence cette donnée doit être corrigé par celle de l’évolution du capital et notamment de ce capital particulièrement précieux parce que non renouvelable ou susceptible de dégradations irréversibles qu’est le patrimoine naturel.
Au niveau sectoriel ou local, il s’agit de doter les décideurs d’un instrument destiné à la fois à les aider à prendre conscience de leurs responsabilités patrimoniales et à éclairer leurs décisions et plus particulièrement celles qui ont des conséquences à long terme, ce qui est fréquent en matière de p. n.