Il aura fallu des millions d’années pour constituer les réserves minérales de la Terre. Si rien n’est fait, 200 ans auront suffi, au total, pour les épuiser. Depuis plus d’un siècle, l’industrie des mines et des métaux exploite de façon croissante les ressources minérales. L’exploitation des « grands métaux » comme l’aluminium, le cuivre, le titane ou le chrome, comme celle des « métaux rares » comme l’or ou les métaux du groupe du platine, a connu une très forte croissance depuis le début du siècle dernier (voir figures) [1].
Le coût énergétique et environnemental de cette exploitation est très élevé. Le procédé d’extraction et de transformation des minerais métalliques utilise à lui seul près de 10 % de la production mondiale d’énergie [2]. La seule transformation de l’alumine en aluminium consomme plus de 3 % de la production mondiale d’électricité [3]. La production de fer est responsable de 25 % des émissions industrielles de CO2 [4].
En dépit de leur quantité limitée et de leurs coûts d’exploitation très élevés, de nombreux métaux ne sont utilisés qu’une seule fois. Le taux de recyclage du tungstène, du mercure ou de l’iridium est inférieur à 50 % [5]. Celui de certains métaux rares, comme le tantale, le lithium ou l’indium, est même inférieur à 1 % [6]. Certains métaux sont utilisés dans des produits à faible durée de vie et à usage dispersif : le titane comme pigment dans le dentifrice, le cobalt comme colorant pour le verre ou encore le zinc dans les cosmétiques.
L’industrie des mines et des métaux, qui s’est appuyée pendant plus d’un si...