L’instauration en Chine du Social Credit System a fait couler beaucoup d’encre. Celui-ci recourt à un ensemble de systèmes de notation [1] qui attribuent à chaque citoyen une note calculée à partir de différents paramètres (capacité à tenir les engagements commerciaux, comportement sur les réseaux sociaux, respect du code de la route, consommation, etc.). Ce projet, annoncé depuis 2014 et prévu pour entrer en vigueur en 2020, s’appuie sur un vaste écosystème [2] animé par des acteurs économiques autant que gouvernementaux. Il engendre évidemment de nombreuses inquiétudes [3].
Selon les autorités, les finalités d’un tel système sont économiques autant que sociales. Le crédit social vise en effet à assurer plus de confiance dans les interactions quotidiennes, en particulier les relations commerciales. Selon ses promoteurs, il pourrait permettre d’affronter un certain nombre de défis rencontrés par le pays (corruption, problèmes de santé, hygiène alimentaire) en régulant ou pénalisant les comportements qui en sont à l’origine.
Ce projet repose sur un ensemble de dispositifs : une trentaine de projets pilotes de crédit social sont ainsi gérés par les autorités locales, dans des villes comme Shanghai ou Rongcheng. Ces systèmes locaux revendiquent des critères de notation clairs et transparents afin de canaliser les interactions courantes : les notes baissent du fait de certaines infractions (conduite en état d’ivresse, etc.) et montent suite à certaines actions bien précisées (engagement citoyen, etc.). Leur objectif est d’être avant tout préventifs et incitatifs.
L’un des volets du dispositif vise l’intégration rapide ...