En quelques mois, les études et reportages alertant sur la croissance de la production mondiale de déchets (notamment plastiques) et ses impacts écologiques se sont multipliés :
– La Banque mondiale a publié en septembre 2018 un rapport intitulé What a Waste 2.0 [1] dans lequel elle avance des chiffres alarmants : le monde produit chaque année deux milliards de tonnes de déchets urbains solides, dont au moins un tiers ne sont pas traités « dans le respect de l’environnement ».
– Au même moment, l’émission Cash investigation sur France 2 a consacré une émission spéciale au plastique [2], dans laquelle elle met en avant les ravages des déchets plastiques pour notre planète, notamment dans les pays en développement et les océans.
– Quelques mois plus tôt, la BBC diffusait un documentaire en plusieurs volets, Blue Planet II [3], présentant les impacts des pollutions plastiques sur la vie marine.
On observe ainsi depuis quelques mois une multiplication des études, reportages et articles alertant sur la croissance de la production mondiale de déchets et ses impacts écologiques. Cette prise de conscience motive l’essor (ou le retour) de pratiques visant à réduire l’impact environnemental des consommations individuelles.
Pour comprendre les raisons de cette prise de conscience et ses implications sur les pratiques, Futuribles a interrogé Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France, une association qui prône la réduction des déchets à la source, et a animé en 2018 le défi « Rien de neuf » (jusqu’en 2019), que 15 000 personnes ont accepté de relever.
En quoi la prise de conscience du problème des déchets, qui ont longtemps constitué un tabou, la face cachée de notre société de consommation, est-elle révélatrice de la crise que celle-ci traverse actuellement ?
Flore Berlingen : « On observe effectivement une relative prise de conscience des enjeux liés aux déchets, qui sont de plus en plus discutés parmi les autres problématiques environnementales. Néanmoins, l...