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Les classes moyennes progressent encore en France

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Le sort des classes moyennes fait régulièrement débat. Après avoir célébré leur avènement dans les années 1980 [1], on annonce leur disparition sous l’effet d’une polarisation des emplois : le développement de postes très peu qualifiés d’un côté et très qualifiés de l’autre. Une exagération chasse l’autre. Le problème, c’est que l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) n’utilise pas un découpage des professions en trois grandes classes – « populaire », « moyenne » et « aisée » -, ce qui rend le débat souvent très flou. La plupart du temps, il ne porte que sur les revenus en considérant une fraction comprise entre une borne inférieure et une borne supérieure (par exemple, des 30 % les plus pauvres aux 20 % les plus riches, comme le fait l’Observatoire des inégalités [2]), ce qui est réducteur car la position sociale d’un individu ne dépend pas seulement de son niveau de vie.

Comment régler cette question ? On peut estimer la place des classes moyennes dans l’emploi à partir de la répartition des catégories socioprofessionnelles de l’INSEE. Ces catégories prennent en compte la position globale de chaque profession, incluant le revenu, le diplôme, la position dans la hiérarchie du travail, etc. Nous considérons que les classes moyennes sont composées de...

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