Le ” Plan vert “, publié en juin 1990 par le Ministère de l’environnement, a le mérite de combler une partie du retard du retard pris par la France dans le renforcement de ses politiques d’environnement. Déjà, dans les pays étrangers, des Plans verts ont été élaborés : aux Etats-Unis, au Canada, et surtout en Norvège et en Hollande.
Le document français suscite cependant des doutes. La première partie, ” constat et enjeux “, si elle nous permet de prendre la mesure du retard pris la France en matière d’environnement, ne hiérarchise pas suffisamment les problèmes, en particulier en fonction de leur horizon géographique. La seconde partie, ” objectifs et principes d’actions “, reste trop évasive sur le coût des mesures envisagées, les avantages et inconscients des différents instruments d’action possibles, leur dosage optimal en fonction de chaque enjeu. La troisième partie, ” voies et moyens “, repose, en débit des déclarations d’intentions, sur une approche de l’environnement marquée par l’étatisme et le centralisme. Les chiffrages financiers et macroéconomiques qu’elle propose sont trop sommaires.
Doit-on dire, avec les malveillants, que le ” Plan vert ” français, c’est un peu comme Canada Dry : il a la couleur d’un plan vert, le coût d’un plan vert, mais ce n’est pas un plan vert ?
Soyons plus constructifs en proposant quatre pistes de réflexion pour approfondir et améliorer l’approche publique française de l’environnement : mieux affirmer les responsabilités de chacun ; innover davantage dans l’approche du rôle de l’État ; accroître la rigueur dans l’articulation des moyens aux objectifs ; chiffrer les coûts de façon plus complète et plus détaillée.
À propos du " Plan vert français "
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 152, mars 1991