Réformer la France est un thème qui fait recette, et ce livre de François Perret vient s’ajouter à une longue liste, mais il mérite l’attention par plusieurs traits originaux.
D’abord, contrairement à la plupart de ceux qui se penchent sur le sujet, son point d’entrée est, non l’efficacité économique, mais la solidarité. Et là, apparaît la seconde originalité de la position de François Perret : à l’inverse de l’opinion fréquente qui voit dans le système de solidarité un point fort de la société française, il considère qu’il a été dévoyé et ne remplit plus sa mission ; la solidarité tant vantée de la société française n’est qu’un leurre, sous le couvert duquel se sont développés le clientélisme et la démagogie, sources d’injustice et de gaspillage. Un tel diagnostic, posé dans le titre, méritait une réflexion sur ce qu’est la solidarité. L’auteur s’y livre et en retient pour son propos une définition opérationnelle : la solidarité, c’est ce par quoi on arrive à combiner la diversité des besoins individuels pour aboutir à la définition d’une volonté commune, ce qui est le rôle du politique.
Pendant longtemps, à l’époque des Trente Glorieuses, le fédérateur de la volonté commune, ce qui provo...