Depuis le 18 octobre 2012, les émissaires du gouvernement colombien et de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) tentent de solder depuis Oslo (avant La Havane, à compter du 15 novembre) l’un des plus anciens conflits armés de la planète. Bien que tenus dans des conditions générales plus favorables que les précédents, ces pourparlers risquent fort d’être ceux de la dernière chance.
Comme bien souvent ailleurs en Amérique latine, le conflit colombien, plus que cinquantenaire, a largement pris racine sur l’éternelle question de la réforme agraire. La violence, surgie dès la fin des années 1950, se noue autour d’une répartition inéquitable de l’espace rural exploitable, capté en majorité par une oligarchie terrienne politiquement protégée. Deux mouvements survenus au cours des années 1960 poussent cette violence aux dimensions d’une véritable guerre civile. D’une part, l’apparition de deux guérillas d’inspiration marxiste, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN), pour qui la Révolution doit s’inaugurer avec la redistribution des terres. D’autre part, en réplique, le recrutement, en renfort de l’armée, d’une force de...