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Confiance, peurs et démocratie en perspective

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Pour réfléchir aux futuribles envisageables après l’agression subie par l’Ukraine, mettons en perspective les évolutions actuelles des opinions. Référons-nous à deux enquêtes menées en 2018 et 2021. La première dans 42 pays [1], la seconde dans 55 pays [2], recueillant les opinions de 47 408 personnes en juillet-août 2021. Elle a été effectuée par Ipsos pour Fondapol et six autres think-tanks [3].

Les régimes totalitaires chinois, turc et russe suscitaient déjà, en 2018, beaucoup de craintes. Mais l’été dernier, c’était la Chine qui faisait de plus en plus peur (60 % dans les 55 pays contre 49 % en 2018 dans 42 pays). La Russie inquiétait dans l’ensemble moins qu’il y a quatre ans, même les Ukrainiens ; les Français, les Suisses, rejoints par les Italiens, se distinguaient en restant pour deux tiers méfiants vis-à-vis de Moscou. Restaient sereins, car pro-Russes, la Bulgarie et la Serbie, où l’extrême droite vient d’acclamer Vladimir Poutine. Fin 2021, dans l’Union européenne (UE), on craignait la Turquie (63 %) plus que la Russie (61 %) et la Chine (60 %).

Trois semaines avant l’offensive « poutinienne », une invasion russe de l’Ukraine dès cette année apparaissait probable à la majorité des Polonais, Roumains, Allemands, Italiens et Français. Mais l’ECFR (European Council on Foreign Relations) constatait qu’elle semblait invraisemblable à un tiers des Français, 41 % des Italiens et, plus étonnant, 42 % des Finlandais.

Pour l’UE et une armée européenne

En Europe, l’inquiétude a bondi le 24 février 2022. Début mars, en une semaine, la proportion de Français considérant la Russie comme un « adver...

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