L’ambiance était à l’amertume, ces 14 et 15 avril 2012, lors du sixième Sommet des Amériques convoqué dans la ville colombienne de Carthagène des Indes. Ostensiblement boudée par certains chefs d’État et de gouvernement du continent, la grand messe des 34 pays membres de l’Organisation des États américains (OEA) a achoppé sur la place à ménager à Cuba, son éternel absent, centre d’attentions aussi prudentes que contrastées d’un hémisphère à l’autre.
La controverse de Carthagène a, en réalité, eu lieu avant le sommet lui-même. Elle remonte à juin 2009, date à laquelle l’île est officiellement réadmise dans les rangs de l’OEA, dont elle avait été exclue en janvier 1962, en pleine guerre froide, sur ordre des États-Unis. Le début de mandat à la Maison Blanche de Barack Obama donne pourtant des gages d’apaisement en direction de La Havane, avec la fin des restrictions aux envois d’argent et aux voyages dans l’île de citoyens des États-Unis d’origine cubaine. Ces mesures confortent le processus (lent) d’assouplissement de l’embargo imposé à Cuba lors de son bannissement de l’OEA. Sous le double mandat de Bill Clinton ava...