Les démons modernes ont l’imagination fertile. Aux catastrophes traditionnelles, inondations, incendies et autres ouragans s’ajoutent aujourd’hui les accidents monstrueux nés du risque industriel : Minamata, Seveso, Portsall sont les hauts-lieux de la peste du siècle.
Or les institutions, reflet de la civilisation, tardent à rendre compte de ces bouleversements. Les caractères du phénomène catastrophique brutalité et ampleur des dégâts, nombre et variété des victimes ont en effet pris au dépourvu les systèmes de droit classiques ; ceux-ci forgés pour des situations industrielles dont ils supposent l’analyse minutieuse et prudente, sont désarmés face à des accidents collectifs où responsabilités et dégâts sont diffus.
Toutefois par delà l’incertitude, les questions que suscitent les défaillances de mécanismes éprouvés, commencent à se profiler des solutions neuves, mieux adaptées en principe aux risques de catastrophes engendrés par l’ère industrielle : tel est le thème abordé par Martine Rémond-Gouilloud, chargée de conférence à l’Université de Paris I.