Faut-il donner un prix à la nature ?

Ce livre traite des outils permettant de donner un prix à la nature afin de mieux la prendre compte dans les décisions économiques et politiques. S’il paraît vrai que, d’un côté, la nature n’a pas de prix, il est tout aussi vrai que la protéger a un coût. Loin de s’opposer, ces deux affirmations se complètent. Aurore Lalucq et Jean Gadrey, tous deux économistes, essaient de rendre accessibles les termes du débat afin que les non-spécialistes puissent s’en saisir, vu l’enjeu démocratique de ne pas laisser ces outils dans les mains des seuls experts.

Selon la théorie économique (néoclassique), la dégradation de l’environnement s’explique par l’absence de propriété privée des éléments menacés. Il suffirait d’attribuer un prix à ceux-ci pour créer un marché et préserver les valeurs environnementales menacées. Pour désigner les effets négatifs – hors marché – d’une activité, tel le déversement de produits chimiques dans une rivière au détriment d’un producteur de cresson, on parle « d’externalités négatives ». L’idée est d’internaliser ces externalités dans l’économie, soit par une taxe, soit par l’instauration de marchés de « droits à polluer », deux façons de donner un prix à la riviÃ...