Il faut cesser d’associer la modernisation à l’occidentalisation, de dissocier la science de la culture et de croire qu’il n’existe qu’un seul modèle de développement dont la clef résiderait dans la diffusion d’une technologie prétendue neutre.
Au contraire, il est urgent de reconnaître que science et culture sont intimement liées, et que la survie même de la planète passe par la reconnaissance de la diversité culturelle, préalable au demeurant au dialogue qui doit s’instaurer pour que l’humanité s’accorde sur un programme de survie.
L’avertissement ici lancé par Mahdi Elmandjra prend appui sur les recherches les plus récentes concernant la philosophie des sciences et sur l’expérience, sans doute unique, du Japon. Il s’accompagne d’une analyse sans complaisance du retard d’adaptation de nos institutions et de nos procédures de régulation, de la crise de nos systèmes de valeurs et d’apprentissage…, pour finalement prendre la forme d’un vigoureux plaidoyer en faveur d’un renouveau de la culture comme clef de la survie.
Fusion de la science et de la culture : la clé du XXIe siècle
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 138, déc. 1989