Italie : la montée des ligues

La montée du Front National en France, l’élection de Jorg Haider à Vienne, les manifestation néo-nazis en Allemagne, le succès remporté par l’extrême droite en Flandre sont régulièrement venus alimenter dans la revue Futuribles l’indispensable réflexion qu’exigent des événements dont il convient à l’évidence de se demander s’il s’agit de phénomènes purement conjoncturels ou de ” faits porteur d’avenir “, quels en seraient les raisons, les développements et les conséquences possibles, notamment au regard de l’avenir de la démocratie et de nos institutions politiques (voir en particulier l’article de Marcel Bolle de Bal dans la revue Futuribles de janvier 1992, n° 161).
Les élections intervenues en Italie en avril 1992 sont à leur tour venues confirmer le discrédit dont souffrent les partis politiques traditionnels et l’insatisfaction des Européens au regard de fonctionnement (ou dysfonctionnement) de la démocratie, celui-ci ne se traduisant plus seulement par un taux élevé d’abstention mais par un report croissant des voix au profit de formations politiques dont l’essor est d’évidence inquiétant.
Ainsi du succès des ligues, particulièrement de la Ligue du Nord en Italie dont Diana Malpede montre ici quel est le développement, tout en s’efforçant d’en donner les raisons : les unes assurément largement communes à la plupart des pays occidentaux, les autres plus spécifiques à la situation politique, économique et sociale italienne marquée notamment par des disparités régionales, notamment Nord-Sud croissantes.
Mais l’analyse de D. Malpede ne s’arrête pas là. L’auteur s’attachant à expliquer ce que représentent les ligues, l’attrait qu’elles peuvent exercer, les idées maîtresses dont elles sont porteuses, le pouvoir qu’elles peuvent acquérir et les conséquences qui peuvent en résulter…
Nous l’avons souvent souligné : l’avenir de la démocratie et des institutions politiques dans les démocraties occidentales, loin d’être assuré, mérite réflexion.