La consommation énergétique de l'agriculture française
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 30, jan. 1980
Longtemps mythique dans la doctrine économique, l’agriculture avait peu à peu perdu son rôle au point de se voir reléguer au rôle d’activité secondaire voir superflue. Avec le développement de la société capitaliste la richesse ne pouvait plus être qu’industrielle et marchande. Pourtant le monde moderne nous oblige à redécouvrir le rôle économiquement et humainement essentiel des activités agricoles. Ce caractère primordial de l’agriculture réside dans sa fonction de production de la nourriture : l’alimentation est en effet le support indispensable à la survie biologique. Pour tous les pays il faut, soit pouvoir la produire sur place, soit l’obtenir sur les marchés extérieurs. Ainsi dans le cadre des échanges économiques internationaux, pour certains pays, pauvres en matières premières minérales et énergétiques, l’agriculture apparaît aussi de plus en plus comme la source de richesses exportables compte tenu des problèmes alimentaires mondiaux. L’excédent de notre balance commerciale pour les produits agricoles peut aider considérablement à couvrir notre approvisionnement pétrolier : ce serait le « pétrole vert ». En outre, en cas de crise aiguë, voire de conflit, alors que les difficultés du secteur industriel seraient immédiates et considérables, les capacités de résistance du système agricole revêtiraient une très grande importance. Ainsi parle-t-on aujourd’hui d’une nouvelle loi d’orientation agricole estinée à lui assurer les moyens de tenir ce rôle économique majeur.