Le pourcentage des personnes âgées par rapport au volume global de la population augmente rapidement et cette tendance apparaît pour les décennies prochaines comme irréversible, rappelait-on dans un numéro de Futuribles entièrement consacré au vieillissement de la société (n° 88, mai 1985). Dans ce même numéro, Laurence Ratier-Coutrot faisait écho à l’importance croissante des ” Grey Panthers “, mouvement fondé aux États-Unis en 1970 et fort aujourd’hui de 60 000 membres pour lutter en particulier contre l’âge imposé de la retraite. Plus récemment, un mouvement similaire a été créé en Allemagne par une sexagénaire présentée par certains comme ” la rebelle aux cheveux blancs ” (” Actualités prospectives “, Futuribles n° 96).
De tels mouvements sont-ils appelés à se radicaliser ? Les panthères grises peuvent-elles, pour faire aboutir leurs revendications, se lancer dans des actions plus ou moins violentes ? Le point de vue que nous publions ici et qui nous vient des États-Unis, se présente comme une mise en garde.
En effet, Philip Longman, qui prépare actuellement un livre sur le thème Justice Between Generations, lance un cri d’alarme particulièrement éloquent : sauf à courir à la ruine, le pays n’est plus en mesure de vivre au dessus de ses moyens. L’heure est donc au sacrifice pour sauver le niveau de vie des futures générations. Faute de quoi, reste le très noir scénario qu’il esquisse : les tendances économiques et démographiques, se combinant à une lourde fiscalité, peuvent conduire à une véritable guerre civile entre générations.
La guerre des âges
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 98, avr. 1986