Nous avons publié, voici un an (voir Futuribles n° 199, juin 1995), un long article de l’Ambassadeur Christian Graeff sur “L’Afrique du Sud d’hier à demain” qui soulignait les espoirs inspirés par l’abolition de l’apartheid et l’instauration d’une démocratie sur fond d’unité nationale. Dans le même article de juin 1995, C. Graeff montrait quels étaient les atouts de la nouvelle Afrique du Sud, mais aussi les défis majeurs qu’elle devrait relever, d’abord pour consolider son unité nationale, ensuite pour assurer son développement économique et social.
Moins de deux ans après l’élection de Nelson Mandela à la présidence de la République Sud-Africaine et l’adoption du “programme de reconstruction et de développement” (RDP), le National Party s’est retiré du Gouvernement d’Union Nationale pour constituer la principale force d’opposition. En outre, la stratégie de développement n’a guère produit pour l’instant de résultats importants et se trouve freinée, sinon compromise, par les contraintes administratives et financières.
Le pari de Nelson Mandela serait-il donc menacé, comme certains commentateurs étrangers ont pu le laisser entendre au cours des derniers mois ? Pas du tout, répond Christian Graeff. Au contraire, nous assistons à une consolidation de la démocratie grâce à l’adoption de la constitution et à l’heureux développement d’un multipartisme. Par contre, il est évident que les inégalités et discriminations de l’ancien régime ne pouvaient être résolues en deux ans et que la réussite de la stratégie de développement de la nouvelle Afrique du Sud exige une confiance sans faille des investisseurs sud-africains et étrangers.
La nouvelle Afrique du Sud, deux ans après
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 211, juil.-août 1996