” La société de communication ” si souvent chantée – il est vrai de moins en moins depuis quelques années – serait-elle finalement celle de l’isolement, et l’ère du village global qu’annonçait MacLuhan, celle du repli, chacun en sa niche, le zapping mis à part ?
Vaste sujet que l’essor de supports de communication et la pauvreté de leur contenu, que l’atomisation sociale et la régression des échanges autres que marchands, que l’absence de véritables débats collectifs… On en fait volontiers reproche à la classe politique qui, dit-on, ne traite pas des vrais problèmes de l’existence. Mais sans doute ne s’interroge-t-on pas assez sur le rôle que jouent en l’espèce les médias.
L’article de B. Ollivier n’a pas la prétention de traiter de tout cela puisque, délibérément, il se borne à soulever la question de l’aptitude de la presse écrite à ” coller ” aux réalités, et finalement à jouer fidèlement le rôle de miroir et de médiation qui jadis lui revenait.
Pour B. Ollivier, le processus de sélection de journalistes entraîne un double danger : celui de la production d’une ” élite ” sans contact avec la ” base ” et celle d’une uniformisation de la pensée gommant la diversité des opinions pourtant longtemps considérée comme le meilleur gage et l’heureux apanage des sociétés démocratiques.
Sans vouloir outrepasser la pensée de l’auteur, ne met-il pas le doigt – en partant d’une enquête modeste et limitée – sur un fait porteur d’avenir qui n’est pas propre à la presse et mérite réflexion ?
La presse menacée d'excellence ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 170, nov. 1992