Comment, en ce dimanche 6 février, alors qu’il me faut rédiger l’éditorial du numéro de mars de Futuribles, pourrais-je le consacrer à autre chose qu’aux soulèvements populaires qui secouent aujourd’hui le monde arabe ? Aux fantastiques espoirs que suscite le renversement, le 14 janvier, du président Ben Ali en Tunisie, à ceux qui agitent actuellement l’Égypte, sans même parler des événements intervenus au Yémen, en Jordanie, en Syrie ou au Soudan, où surgissent de violentes remises en cause des dictatures régnant depuis si longtemps.
Aux craintes – reconnaissons le aussi – liées aux risques d’une répression sans merci par les gouvernements menacés et à celles, particulièrement vives dans ce qu’on appelle l’Occident, de voir ces pays confrontés à une alternative dramatique : la survivance de régimes autoritaires de plus en plus durs et corrompus, ou l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans et d’un islamisme radical à l’image du régime iranien.