Le débat sur le racisme est particulièrement vif en France. Pourtant, il est assez rare que l’on cherche à mesurer vraiment le phénomène à l’aide de chiffres fiables. Comment évoluent les actes racistes, c’est-à-dire commis sur des personnes en fonction de leur appartenance présumée à une « race », principalement en fonction de la couleur de peau ? Quelles que soient les données que l’on utilise, on ne voit pas apparaître une poussée du phénomène, même si cela n’enlève rien à sa gravité.
L’évolution du nombre d’actes racistes est difficile à mesurer. La donnée la plus solide sur le sujet provient du service statistique du ministère de l’Intérieur qui publie le nombre de crimes et délits à caractère raciste recensés par la police et la gendarmerie, dont environ 70 % sont constitués d’injures et de diffamations [1]. Malheureusement, les chiffres ne remontent qu’à 2015, il est impossible de dresser véritablement une tendance longue. Après une période de baisse entre 2015 et 2017, ceux-ci sont demeurés relativement stables, autour de 5 500 faits par an.
Ensemble des crimes et délits à caractère raciste en France
Source : ministère de l’Intérieur. © Centre d’observation de la société.
Le Service central de renseignement territorial du ministère de l’Intérieur collecte une partie des actes à caractère raciste, qui lui remontent via des organismes de lutte contre le racisme, ce qui comprend alors des actes qui n’ont pas forcément été déclarés à la police ou la gendarmerie. Les faits ainsi recensés auraient triplé au début des années 2000, de 500 à 1 500 par an, puis ont oscillé autour de ce niveau. S’il y a eu progression, elle da...
