Les hydrologues estiment que les réserves de la planète en eau douce sont de 40 000 kilomètres cubes, soit en moyenne de 8 000 m3 par habitant, chiffre bien supérieur aux besoins. Mais plusieurs phénomènes se conjuguent pour faire de l’approvisionnement en eau un défi majeur des temps modernes et de l’avenir.
D’abord l’inadéquation entre la répartition spatiale de la population et celle des réserves, aggravée notamment par l’explosion démographique de certaines régions et l’urbanisation accélérée. Ensuite, la dégradation de la qualité des eaux et leur usage abusif au profit d’activités, notamment agricoles, au détriment des besoins humains. Enfin, dans une perspective à long terme, le doublement d’ici à 2050, voire le triplement d’ici au début du XXIIe siècle, de la population mondiale résultant d’un accroissement particulièrement important dans les pays les plus pauvres.
Au regard de la progression prévisible des besoins, l’eau douce apparaît en effet comme une ressource rare et dont la qualité est menacée. Il faudra apprendre à la gérer mieux, cela impliquant des arbitrages délicats entre les différents usages, mais aussi entre pays s’alimentant à une même source.
Les besoins en eau douce
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 188, juin 1994