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Les " futuribles " de la famille

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 153, avr. 1991

Louis Roussel – auquel ce numéro sur la prospective de la famille doit beaucoup – s’attache ici à décrire les futurs possibles de la famille en prenant soin de distinguer ce qui apparaît certain, probable ou simplement possible.
Les certitudes, en vérité, se limitent essentiellement au fait que l’allongement de l’espérance de vie entraînera la coexistence de quatre générations simultanées, dont un accroissement des relations intergénérationnelles, tandis que la baisse de la natalité entraînera une réduction du nombre de frères et soeurs, des cousins et cousines.
Le probable réside, selon l’auteur dans l’irréversibilité d’une mutation qui s’est traduite par le fait que la famille, hier conçue comme une institution répondant à des normes publiques, est devenue un pacte, un arrangement privé entre particuliers. Parallèlement, on est passé de la conviction que le bonheur individuel était lié au salut public à celle selon laquelle le sentiment amoureux seul sert de fondement à l’union. Du même coup, explique l’auteur, l’engagement devient révocable et donc plus précaire, la famille plus instable prend des formes variées au détriment peut-être des enfants dont la ” jeunesse est plus risquée “.
Probable aussi le renforcement de l’égalité entre les sexes résultant du pouvoir nouveau que confèrent aux femmes le maîtrise de la fécondité, leur scolarisation et leur activité professionnelle.
Peut-on pour autant décrire avec certitude l’avenir de la famille ? Certainement pas, déclare Louis Roussel, qui décrit quatre scénarios :
– le premier est celui dans lequel, secoué par un ” séisme sociétal ” – une rupture radicale dans l’équilibre de la société globale – un certain conformisme familial s’imposerait dicté par l’impératif de solidarité ;
– le second repose sur une hypothèse cyclique ” à père hédoniste, fils puritain ” et développe l’idée qu’à la vague de libéralisme succèdera un retour des valeurs traditionnelles ;
– le troisième dit de ” stabilité ” serait marqué par une surenchère dans les désirs auxquels en État plutôt totalitaire mettrait ” bon ordre ” en usant de tous les moyens puissants de persuasion aujourd’hui disponibles.
À ces trois scénarios, reconnaissons-le, peu enthousiasmants, l’auteur en oppose un quatrième : un scénarios poétique qui reste, avoue-t-il ; pour l’essentiel à l’inventer.

#Europe occidentale #Famille #Prospective (étude de cas)
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