Les sociétés industrielles avancées sont entrées dans un cycle économique long, caractérisé par le phénomène des rendements décroissants de la technologie. D’une part, ce phénomène permet d’expliquer la crise de la croissance économique par les limites et les goulots d’étranglement de l’offre ; d’autre part, il conduit à réviser un certain nombre de notions telles que la valeur ajoutée nette ou à renverser, dans certains cas, la théorie de l’économie d’échelle.
Prises dans cette évolution, les sociétés industrielles sont devenues avant tout des sociétés tertiaires ou, en tout cas, postindustrielles, et ceci a de profondes répercussions sur le plan politique. En effet, le courant libéral et le courant socialiste ne seraient que deux méthodes ou idéologies politiques, liées à deux siècles de révolution industrielle, replacées dans un même contexte historique et culturel. La modification profonde des structures économiques en cours offre la possibilité de construire la nouvelle société postindustrielle, fondée à la fois sur la dimension planétaire et sur la ” productivité ” de la petite et de la moyenne échelle.
L'Europe devant l'âge post-industriel
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 12, sept.-oct. 1977