A l’inquiétude suscitée au cours des années 70 et 80 par l’inflation, a succédé celle de la déflation. Dans le secteur industriel, notamment en France, le ralentissement de la hausse des prix, voire la déflation dans certains cas, résulte des progrès de la productivité et de l’innovation du produit, mais aussi de la faible croissance et d’une demande solvable réduite en même temps que de la mondialisation de l’économie et d’une concurrence en conséquence acharnée. D’où une véritable guerre des prix que se livrent les entreprises industrielles, du même coup condamnées à des restructurations dont les coûts collectifs excèdent les capacités de financement des administrations.
Telle est en substance l’analyse que fait ici C. du Granrut qui, après avoir exposé quels sont les mécanismes qui président aujourd’hui à la fixation des prix, montre que, compte tenu des tendances lourdes qui sont à l’oeuvre, trois scénarios peuvent être envisagés : la déflation concurrencielle, la maîtrise des prix et l’industrie immatérielle, les trois ayant toute chance de se succéder à des rythmes différents suivant les secteurs, compte tenu du double défi auquel les entreprises sont exposées : le déséquilibre entre l’offre et la demande et la concurrence plus vive entre producteurs.
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 177, juin 1993