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Macro-économie de la drogue dans les pays andins

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 185, mars 1994

Véritable fléau pour les uns, la drogue constituerait pour les autres un véritable “don du ciel” puisque les acteurs du trafic bénéficieraient, comme les pays producteurs de matières premières, d’une rente d’autant plus appréciable que les prix de vente sont bien supérieurs aux coûts de production.
Prenant l’exemple des pays andins, P. Salama examine quels sont les effets macro-économiques, d’une part de la production et de la distribution de produits ilicites, d’autre part du rapatriement d’une fraction de l’argent provenant de la vente de ces produits à l’étranger.
Il confronte ces résultats à deux modèles-types :
– celui des économies rentières au sein desquelles les activités commerciales et spéculatives sont finalement privilégiées par rapport à celles de production, où partant, le prix résulte essentiellement du rapport de force entre les agents et l’enrichissement des acteurs, de leur capacité à s’introduire dans le circuit de la rente, processus, souligne-t-il, finalement improductif pour le pays ;
– celui du “Dutch disease”, qui résulte d’une entrée massive et soudaine de devises qui entraîne une appréciation de la monnaie nationale qui, elle-même, entraîne une baisse des exportations – et donc une désindustrialisation – en même temps qu’une hausse des importations, de sorte que, “devenu or maudit, l’or noir rend de plus en plus obsolète l’appareil de production”.
A en juger par ces deux modèles, le bénéfice de la rente serait douteux. Mais quand l’auteur en définitive examine l’impact de l’économie de la drogue sur le taux de change, l’industrialisation, le commerce extérieur et les revenus des pays andins, force est de constater que les effets sont fort différents en Bolivie, en Colombie et au Pérou…

#Amérique du Sud #Aspects économiques #Drogues
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