À l’horizon 2050, les migrations liées aux phénomènes climatiques équivaudront à l’ensemble des migrations internationales actuelles. Une approche interétatique de la question reste privilégiée ; elle n’est toutefois tenable que si sont relevés les engagements internationaux en matière de climat.
Sur le papier, l’initiative apparaît à la fois généreuse et innovante. Doté d’un ministère du Changement climatique, le gouvernement néozélandais s’apprête à instituer un nouveau type de visas pour des populations migrantes victimes de tsunami, inondation, sécheresse et autre montée inexorable du niveau des océans, soit autant de phénomènes directement liés au réchauffement de la planète [1]. Au plan juridique, cet asile climatique vient combler un vide qui a jusqu’alors mené au rejet d’une douzaine de demandes introduites pour ce motif par des ressortissants des îles du Pacifique océanien. Au plan géopolitique, elle prend la mesure d’une menace bien réelle. À l’horizon de la fin du siècle, des territoires tels que Tuvalu, Kiribati ou Vanuatu auront disparu de la surface des eaux si la communauté internationale ne parvient pas à maintenir le seuil de réchauffement planétaire sous la barre des 2 °C, actée lors de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Paris en 2015 (COP21).
Les autorités de Wellington ont promis d’élaborer cette nouvelle formule en partenariat avec les pays de provenance. Or, est-elle tenable à si petite échelle et sans le secours de la grande Australie ? La ligne intransigeante de Canberra en matière migratoire [2] détonne, alors que la population du pays-contin...