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Mode : des travailleurs esclaves des modes de consommation ?

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L’époque où l’industrie de la mode déclinait ses productions en deux collections « automne-hiver » et « printemps-été » est bien révolue. Dans un premier temps, des entreprises comme Zara ont renouvelé leurs modèles toutes les six semaines : la fast fashion était née. À travers elle, on a vu arriver à un prix peu élevé des vêtements de qualité médiocre et destinés à être remplacés rapidement dans les garde-robes. Cette évolution des modes de consommation s’est accélérée ces dernières années avec l’apparition de l’ultra-fast fashion. Elle s’accompagne d’une forte évolution de tout l’écosystème de la confection, de la conception à la distribution des modèles, en passant par leur fabrication.

Début 2022, le journal Le Monde a consacré un article à l’entreprise chinoise de fast fashion Shein. Le principe de fonctionnement de cette entreprise est de renouveler très souvent son offre de vêtements qui sont promus sur son site, ou sur les réseaux sociaux par des influenceuses (une clientèle majoritairement féminine et jeune est visée en priorité). Les prix étant peu élevés, il s’agit de déclencher des achats « coups de cœur ». Pour obtenir des prix aussi bas, la fabrication est sous-traitée à des PME chinoises peu regardantes sur la législation du travail : horaires de travail très flexibles pour s’adapter aux commandes, pas de contrat de travail pour les ouvriers pour lesquels aucune cotisation sociale n’est payée, conditions de travail très pénibles ave...

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