La lutte contre le changement climatique, un grand défi pour la planète, impose de mobiliser des filières n’émettant pas de CO2 afin de décarboner l’énergie. Outre le recours à des filières intermittentes comme le solaire photovoltaïque et l’éolien, le nucléaire est une option possible dont l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a évalué la contribution à la transition énergétique [1]. Dans un discours prononcé à l’usine Alstom de Belfort, le 10 février 2022, le président Emmanuel Macron a donné le feu vert à la relance de l’industrie nucléaire française en annonçant un programme de construction de réacteurs (des EPR / European Pressurized Reactors, construits en séries), soit 25 gigawatts (GW) de nouvelles capacités nucléaires d’ici 2050. Il s’est référé dans son allocution au scénario de mix électrique proposé en 2021 par RTE (Réseau de transport d’électricité) : un équilibre entre le nucléaire et les filières renouvelables. La mise en œuvre de ce programme suppose la mobilisation d’un large spectre de compétences : matériaux nucléaires et métallurgie, hydrodynamique et thermodynamique, techniques de soudure et du béton.
La France est loin d’être le seul acteur à s’intéresser au nucléaire, rappelle l’AIE : celui-ci a assuré 10 % de la production mondiale d’électricité en 2020 (18 % à la fin des années 1990) et constitue la deuxième filière de production d’électricité décarbonée derrière l’hydraulique (439 réacteurs dans 32 pays, soit 413 GW, 70 % dans les pays développés). Si les investissements da...