Si tout le monde a entendu parler du système de crédit social en Chine, qui vise à récompenser ou punir les citoyens en fonction de leur comportement, les algorithmes se développent dans d’autres domaines et pays avec une visée plus prédictive. Ce type d’outil implique systématiquement d’être alimenté par une large base de données.
Au Royaume-Uni, 140 collectivités locales sur les 408 que compte le pays ont investi dans des systèmes de prédiction des problèmes de comportement (alcool ou drogue, santé mentale, incivilité, problème scolaire ou infraction) parmi les populations « à risque » suivies par les travailleurs sociaux. Par exemple, à Bristol, près du quart de la population (170 000 personnes) est suivi par ce programme. Les informations sur cette population sont fournies par la police, le service de santé publique (NHS), le ministère de l’Emploi et des Retraites, et par les autorités locales. Elles sont centralisées informatiquement. En fonction de ces informations, les personnes reçoivent une note de 1 à 100 qui indique la probabilité qu’elles commettent une infraction ou posent un problème. Le système prédit même qui, parmi les enfants de 11-12 ans, en fonction du milieu social, a toutes les chances de devenir NEET (Not in Education, Employment or Training) ou inactif.
L’objectif pour les collectivités locales est de cibler, grâce à cet algorithme, les personnes les plus à risque ou présentant le profil de vulnérabilité la plus élevée, pour orienter les interventions des travailleurs sociaux sur le terrain, et ainsi prévenir des problèmes plus graves et plus coûteux. Ceci dans un contexte où le nombre de travailleurs sociaux est lim...