Les réserves mondiales de pétrole – environ 90 milliards de tonnes – devraient durer une trentaine d’années, au rythme actuel de consommation de l’ordre de 3 milliards de tonnes par an. Si la consommation continuait à croître, au rythme d’avant la crise ou au rythme assagi d’aujourd’hui, les réserves pourraient durer vingt ans, vingt-cinq ans peut-être, c’est-à-dire nous mener à peu près jusqu’à la fin du siècle. Et après ? Eh bien, après, on n’en sait trop rien. Deux thèses s’affrontent : celle des tenants de la ” catastrophe ” d’une part qui nous disent qu’il n’ y a plus guère de pétrole supplémentaire à espérer, qu’il sera de plus en plus cher et âprement disputé ; et celle des ” optimistes ” d’autre part, qui pensent qu’il y a encore des quantités importantes de pétrole à découvrir et à produire de par le monde, qu’il faudra bien le découvrir et le produire parce qu’il reste irremplaçable – et irremplacé. Les mêmes rappellent que depuis plus de cent ans on prédit périodiquement la fin prochaine de pétrole, alors qu’on passe en fait de période de pléthore en période de pléthore.
Qu’en est-il au juste ? Michel Grenon, de l’IIASA, auteur de ” La pomme nucléaire et l’orange solaire “, tente ici de répondre à cette question.