Depuis la rupture de 1974, trois phénomènes majeurs se sont développés en Europe (l’aggravation du chômage, la précarisation de l’emploi et la déstabilisation des structures familiales) entraînant une recrudescence de la pauvreté que nos système de protection sociale sont partiellement incapables de pallier. Faut-il en conséquence les remettre radicalement en cause ou simplement les adapter ?
Arguant de l’émergence d’une nouvelle donne technico-économique, potentiellement créatrice d’importantes richesses, mais globalement destructrice d’emplois et génératrice d’une précarité croissante, les uns plaident pour les l’instauration d’un revenu minimum substitutif qui assurerait à tous un matelas minimum de sécurité, condition sine qua non de la flexibilité désormais indispensable ; les autres, refusant de remettre globalement en cause le système de protection sociale en vigueur, se proposent plus pragmatiquement de combler ses carences par l’adoption d’un revenu minimum complétif, donc par l’adjonction aux dispositifs existants d’une allocation nouvelle spécialement destinée aux “nouveaux pauvres”.
Chantal Euzéby examine ici les différentes propositions et expériences, leurs avantages et inconvénients respectifs sans cependant cacher sa réticence vis-à-vis de formules par trop radicales dont la faisabilité resterait au demeurant, selon elle, à démontrer.
Protection sociale et revenu minimum garanti. Une perspective internationale
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 139, jan. 1990