En 2011, la Banque africaine de développement annonçait, dans un rapport très médiatisé, une classe moyenne africaine de 350 millions de personnes [1]. De quoi attirer les acteurs économiques intéressés par ce marché en expansion. Un dossier du journal Le Monde est revenu en avril sur cette question [2].
Apparu lors des Trente Glorieuses, dans une société industrielle organisée autour de l’emploi et du salaire, pour attester de l’émergence, entre les classes populaires (ouvriers, petits fonctionnaires, employés et petits agriculteurs) et les classes aisées (patronat et cadres supérieurs), d’une catégorie de population ni riche ni pauvre (cadres intermédiaires, techniciens, fonctionnaires, etc.), le concept de « classe moyenne » est désormais mobilisé pour qualifier les mutations socio-économiques vécues par les populations d’Afrique subsaharienne et l’existence d’une catégorie de personnes susceptibles d’accéder à la consommation.
Plusieurs définitions du concept de classe moyenne coexistent. Certaines l’appréhendent par catégories socioprofessionnelles, d’autres par écarts de revenus. C’est cette dernière perspective qu’avait ...