Sobriété : une révolution à bas bruit
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Pour faire face au changement climatique dont les manifestations se multiplient d’année en année, la communauté internationale s’est engagée, lors des accords de Paris de 2015, à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent pour une large part au réchauffement. À l’échelle européenne et à celle de la France, les engagements pris par les dirigeants sont encore plus ambitieux, avec des objectifs chiffrés à l’horizon 2030-2050 de baisse des émissions particulièrement exigeants, en vue d’atteindre la neutralité carbone au plus vite. Malheureusement, pour le moment, les changements qui seraient nécessaires pour atteindre ces objectifs, en matière de comportements individuels et collectifs, sont loin d’être au rendez-vous. Pour se donner une chance de réussir la transition écologique, il ne s’agit pas d’engager des actions cosmétiques mais bien de diffuser le plus largement possible les démarches de sobriété, dans tous les domaines de la vie courante. L’explosion des prix du gaz, du pétrole et du blé, sur fond de guerre russo-ukrainienne, s’ajoutant aux multiples mises en garde sur le dépassement des limites planétaires, rend cette exigence de sobriété d’autant plus essentielle aujourd’hui. Mathieu Brand fait ici le point sur cette notion de sobriété : son histoire, ses contours, le rôle qu’elle peut jouer dans la transition, l’importance de ne pas la cantonner à l’échelle individuelle mais de l’inscrire dans les politiques publiques, nationales comme locales, et de l’étendre à tous les acteurs économiques.