Bien que les statistiques nationales sur la durée du travail soient difficilement comparables, Olivier Marchand nous livre un panorama des évolutions observées dans les principaux pays industrialisés, mettant au passage en évidence les similitudes et différences entre pays, en même temps que les phénomènes de convergence et de divergence. Rappelant d’abord que la baisse de la durée du travail intervenue au cours des dernières décennies, tout en étant commune à tous les pays, s’est opérée suivant des modalité et à des rythmes différents pour atteindre des niveaux assez inégaux, il souligne que la tendance aujourd’hui dominante est à la diversification croissante des temps de travail par secteur, par entreprise, voire par individu. Ce phénomène d’individualisation des horaires, imputable sans doute aux contraintes nouvelles de la production, résulte assurément de la diversification plus générale des formes d’emploi, elle-même concourant à l’atomisation des modes de vie que révélait, à partir d’une approche toute différente, l’article de B. Vincent sur la consommation des ménages européens. Elle ne simplifie la tâche ni des statisticiens ni des syndicats mais est assurément révélatrice d’une tendance qui pèsera lourd sur les transformations profondes (subies ? voulues ?) de notre organisation économique et sociale.
Une comparaison internationale des temps de travail
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 165, mai 1992