Début octobre 2018, la compagnie anglaise Medopad, spécialisée dans les solutions de santé numérique, a annoncé le premier résultat d’un partenariat inédit avec le géant chinois Tencent : un outil de suivi de la maladie de Parkinson, basé sur l’intelligence artificielle. L’application, destinée à améliorer le quotidien des personnes déjà diagnostiquées, sera accessible sur smartphone. Elle vise, notamment, à réduire la durée des tests mensuels contrôlant l’évolution de la pathologie, d’une demi-heure à quelques minutes. Conçue pour accompagner le travail des médecins, elle permettrait aussi la diminution des coûts de transport et de consultation pour les patients, ainsi qu’une meilleure hiérarchisation des cas. Selon les études les plus récentes, la maladie de Parkinson touche 145 000 personnes au Royaume-Uni et près de 2,5 millions d’individus en Chine [1].
Pour Medopad, entraîner dans un premier temps son application sur le marché chinois est l’occasion d’enrichir ses bases de données. Comme l’explique Dan Vahdat, directeur exécutif, l’entreprise cherche « à développer ses solutions à grande échelle, plutôt qu’à faire beaucoup d’argent avec peu de clients ». Mais surtout, pour être un acteur de poids sur la scène internationale, « on ne peut pas éviter la Chine [2] ».
Du côté asiatique, les géants nationaux recherchent de plus en plus les alliances avec des partenaires étrangers. Les défis de compétition qu’ils ont à relever les obligent à diversifier leurs activités. La puissance technologique de Tencent ne comble pas sa méconnaissance de certains marchés, comme celui de la santé. Or, avec un gouvernement chinois qui tend à numériser et privatise...