Méfions-nous du réductionnisme répondent en substance Andrée et Arié Mizrahi.
Si, en prolongeant la durée de vie, la médecine tendait à accroître les invalidités, son oeuvre irait à l’encontre de son but, celui de ” préserver ou rétablir la santé “… Mais il n’est pas du tout évident que l’allongement de la durée de vie s’accompagne nécessairement d’une morbidité plus forte et d’une période d’invalidité plus grande. La définition même de ces deux termes ne recouvrant au demeurant pas la même signification au fil du temps.
Les liens de causalité sont en fait bien plus difficiles à établir que ne semble l’indiquer J. Légaré, dont l’alternative ” mieux vivre ou vivre plus ” est exagérément simplificatrice. Au demeurant le problème des allocations budgétaires en matière de santé ne saurait être abordé sous le seul angle de la rationalité économique et du rendement…
En bref, nous disent les auteurs, les liens entre morbidité, mortalité et l’incapacité sont loin d’être clairement établis et aussi étroitement corrélés à l’age et à la consommation médicale (voir à ce propos, l’article de A. et A. Mizrahi ” Les tendances à long terme de la consommation médicale “, revue Futuribles, n°147, octobre 1990).
Une meilleure santé ou une vie prolongée ? Une alternative contestable
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 155, juin 1991