Une utopie possible...
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 52, fév. 1982
Quand ils se réveillèrent ce matin-là, les Français se demandèrent quels nouveaux bouleversements les attendaient. Depuis les élections et en attendant la passation des pouvoirs, les occupations d’entreprises s’étaient multipliées. Aux jeunes chômeurs qui, depuis deux ans, s’étaient mis à occuper des usines fermées pour y organiser «la production sauvage» de toute sorte d’articles d’usage, des ouvriers licenciés, des retraités et des écoliers étaient venus se joindre en nombre croissant. Des immeubles vides avaient été transformés en communes, en coopératives de production ou en «écoles sauvages». Dans les écoles, les écoliers s’étaient mis à importer leurs nouveaux savoirs et, avec ou sans la coopération des enseignants, à installer des élevages de lapins, de carpes, de truites ainsi que des machines à travailler le métal et le bois.