Yves Lambert dresse d’abord un panorama religieux des pays d’Europe occidentale mettant en évidence la situation toute différente des pays de tradition luthérienne et des pays de tradition catholique (ou bi-confessionnelle). Mais, en même temps, il montre que l’évolution des croyances et celle des pratiques conduit, plus subtilement, à distinguer trois ensembles typiques : le christianisme confessant, le christianisme identitaire et l’humanisme séculier.
Il montre que l’appartenance à l’un ou l’autre de ces modèles entraîne des variations importantes en ce qui concerne les valeurs et, par exemple, l’adhésion à une morale principielle ou circonstancielle, à des règles qui s’imposent en toute circonstance ou laissent à l’individu une marge d’appréciation.
Mais, quelles que soient les questions, la déchristianisation apparaît comme une tendance lourde : chaque génération est moins religieuse que la précédente et le demeure en vieillissant. Toutefois, chez les plus jeunes, apparaît de plus en plus nettement une distinction entre l’adhésion à une religion et les croyances avec, d’un côté, un essor de la sécularisation et de l’individualisme, de l’autre, le retour de certaines croyances et l’essor de nouvelles formes de spiritualité.
Déclin des institutions religieuses et des dogmes, mais essor de la spiritualité, marque ainsi, selon l’auteur, l’avènement de l’ère post-chrétienne ou encore celle de la… haute modernité.
Vers une ère post-chrétienne ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 200, juil.-août 1995