Les tendances observées en termes d’automatisation durant la crise Covid et suite à l’épisode de la « grande démission » semblent apporter du crédit à la thèse soutenant que l’automatisation qui tend à se développer dans les services serait le résultat de pénuries de main-d’œuvre. La crise sanitaire a en effet constitué une étape en ce sens, certains secteurs ayant recouru aux robots pour limiter les contacts potentiellement dangereux ou pour procéder à la désinfection de locaux. Des robots désinfectants à ultraviolets ont ainsi rapidement été mis en service dans les lieux publics de nombreux pays. Dans la continuité de la crise sanitaire, les pénuries de main-d’œuvre observées à partir de l’été 2021 aux États-Unis, mais aussi en France, ont pu donner lieu, elles aussi, à divers cas de recours à la robotisation. Citons par exemple le robot Moxi, qui vient en aide aux infirmières et a connu un succès fulgurant dans les hôpitaux américains face au manque chronique d’aides-soignantes. Les pénuries de main-d’œuvre dans le domaine des services pour des raisons salariales ou liées aux conditions de travail s’apparenteraient donc, effectivement, à un élément déclencheur du recours à l’automatisation par les entreprises.
Plusieurs indicateurs montrent que l’expansion de l’automatisation dans les services s’est accélérée ces dernières années. Les données de l&rsq...